Les collaborateurs belges se considèrent en bonne santé, mais ne le sont pas
22 février 2024
Neuf collaborateurs des entreprises belges sur dix (91 %) se considèrent en bonne santé. Néanmoins, la plupart d’entre eux sont confrontés au surpoids (63 %) et/ou présentent une tension artérielle trop élevée (67 %). Près de la moitié d’entre eux (45 %) ressentent du stress. Les ouvriers sont en moyenne en moins bonne santé que les employés. Ces chiffres s’appuient sur 167 427 examens de médecine du travail réalisés en 2023 par Attentia, expert en RH et Bien-être. Une mauvaise hygiène de vie augmente les risques de maladies et d’absentéisme au sein des entreprises. Les employeurs ont ainsi tout intérêt à s’atteler préventivement à la santé de leurs collaborateurs.
Ce sont surtout les hommes et les collaborateurs âgés de plus de 45 ans qui sont en mauvaise santé
Près de deux collaborateurs sur trois (63 %) examinés par Attentia présentent un surpoids. Près d’un quart d’entre eux (23 %) sont obèses. Ce sont les hommes et les collaborateurs âgés de plus de 45 ans qui sont le plus souvent confrontés au surpoids. Deux collaborateurs sur trois (67 %) sont atteints ou à risque d’hypertension. Encore une fois, ces troubles de la santé sont davantage présents chez les hommes et les collaborateurs âgés de plus de 45 ans.
Trois collaborateurs sur dix (29 %) déclarent fumer. Les hommes fument un peu plus que les femmes et les collaborateurs jeunes fument plus souvent que leurs collègues plus âgés. Plus de la moitié des collaborateurs interrogés (55 %) déclarent boire d’une à dix unités d’alcool par semaine. Les hommes boivent plus fréquemment de l’alcool et la consommation d’alcool augmente avec l’âge.
Manque de sport et activité physique
Quatre collaborateurs sur dix (41 %) pratiquent moins d’une demi-heure, voire jamais, d’activité physique en dehors du travail. Il s’avère toutefois que les hommes mènent un style de vie plus actif que les femmes. 39 % des hommes pratiquent plus de deux heures d’activité physique par semaine, contre 30 % des femmes. C’est au sein de la plus jeune génération de collaborateurs (de 15 à 24 ans) que l’on retrouve les collaborateurs les plus sportifs (26 % d’entre eux pratiquent plus de 4 heures d’activité physique par semaine) et les moins sportifs (42 % ne pratiquent qu’une demi-heure d’activité physique ou moins par semaine).
Le stress est largement lié au travail
Près de la moitié (45 %) des collaborateurs interrogés par Attentia en 2023 présentent un certain degré de stress. Pour pratiquement la moitié d’entre eux (47 %), ce stress est lié au travail. Pour 15 % d’entre eux, il provient de leur vie privée et pour 24 % d’entre eux, il est à la fois lié au travail et à la vie privée. Les autres répondants déclarent ne pas savoir quelle est la source du stress. Les femmes souffrent un peu plus souvent du stress que les hommes. Une femme sur cinq (19 %) déclare ressentir un niveau de stress élevé à très élevé, et le stress semble augmenter avec l’âge.
Risque de troubles cardiaques, de dépression, de diabète et de cancer
Lorsqu’Attentia a demandé aux collaborateurs de juger leur propre santé, pas moins de neuf personnes sur dix (91 %) l’ont considérée très bonne, voire excellente. C’est une surestimation de la réalité, selon Dr. Edelhart Kempeneers, directeur médical chez Attentia :
« Le surpoids, l’hypertension et le manque d’activité physique constituent des facteurs de risque pour des problèmes de santé tels que les troubles cardiaques, le diabète de type 2 et certains types de cancers. À long terme, le stress peut également provoquer des troubles cardiaques, de l’anxiété, de la dépression, voire un affaiblissement du système immunitaire. Il ne faut donc pas prendre tout cela à la légère. »
Des collaborateurs en bonne santé à la base de la santé de l’entreprise
Par ailleurs, Attentia plaide pour que les employeurs prennent plus de mesures pour assurer la santé physique et mentale de leurs collaborateurs.
Le Dr Kempeneers : « Nous devons abandonner l’idée que la santé appartient au cadre privé. Récemment encore, nous avons pu constater quel était l’impact de l’absentéisme dans notre pays. Un grand nombre de collaborateurs s’absentent du travail en raison de troubles physiques ou psychiques. De plus, les collaborateurs en bonne santé et en forme s’avèrent plus souvent motivés et plus productifs au travail. »
Les ouvriers sont en plus mauvaise santé que les employés
À cet égard, il faut davantage mettre l’accent sur les ouvriers. En effet, ils ne font encore trop souvent pas l’objet d’actions concernant le bien-être physique et mental au travail.
Le Dr Kempeneers : « Nos recherches ont montré que les ouvriers pratiquent moins d’activité physique en dehors du travail, que leur alimentation est moins saine, que leur sommeil est d’une qualité inférieure, qu’ils fument plus souvent et qu’ils ont un poids corporel plus élevé. Seule leur consommation d’alcool est inférieure à celle des employés. Les ouvriers souffrent également plus souvent de problèmes ergonomiques. En outre, ils se sentent moins bien dans leur peau au travail, sont moins satisfaits de leur travail et il leur manque un sentiment d’engagement et de confiance. En revanche, les ouvriers ressentent davantage de clarté de la fonction et un plus grand équilibre entre vie professionnelle et vie privée que les employés. »
À propos de l’étude
L’analyse a été menée sur la base du rapport d’activité du service externe pour la prévention et la protection au travail d’Attentia, pour la période du 01/01/2023 au 31/12/2023 inclus. L’ensemble de données complet comporte 167 427 examens de médecine du travail effectués auprès de 91 245 travailleurs uniques.
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